Chaque mois, la Pierre de Tear partage un coup de cœur d’un membre de l’association !
Aujourd’hui, c’est au tour de Fitz de nous parler de la duologie Empereur Radieux.
Que dire sur cette duologie ?
Composée de Celle qui devint le Soleil (2021 VO – 2022 FR) et de Celui qui noya le Monde (2023 VO – 2024 FR) , cette duologie écrite par Shelley Parker-Chan nous relate sous forme d’histoire alternative (avec une touche de Fantasy) l’histoire de la Chine du XIVème siècle, en partant du postulat qu’un de ses personnages les plus marquants était en réalité une femme se faisant passer pour un homme.
L’histoire commence donc dans un petit village anonyme d’une Chine dominée par la dynastie mongole Yuan. Un devin est en train de prédire l’avenir à un père, son fils et sa fille. Au fils, la grandeur est annoncée, tandis qu’apparemment, seul le néant attend la fille.
Mais voilà, quelques jours plus tard, des bandits tuent le père et le fils meurt peu après des ses blessures. C’est alors que la fille, que tout semble destiner au néant, décide de rejeter son avenir et son genre et d’endosser la Grandeur, le genre et le nom qui étaient promis à son frère.
À cet instant, Zhu Chongba est morte. À cet instant, Zhu Chongba est né.
Désormais, Zhu ne reculera à rien pour s’élever dans la société et accéder à la grandeur promise. Mais Zhu n’est pas seul protagoniste de cette histoire.
On y retrouve aussi Ouyang, général eunuque au service d’une famille noble mongole. Ethniquement chinois (han), Ouyang a vu toute sa famille exécutée lorsqu’il était enfant pour une tentative de rébellion, avant qu’il soit castré puis réduit en esclavage par cette famille noble mongole. Ouyang, hanté par la perte de sa famille et son désir de vengeance, a un gros problème : il est amoureux d’Esen, le fils ainé du seigneur mongol.
Il y a quelques autres acteurs importants, mais je vais me contenter de parler de Wang Baoxiang. Frère d’Esen, il est méprisé par son père et la haute société mongole car il a adopté les traditions chinoises, ne correspond pas à l’idéal masculin mongol et car il a décidé d’occuper des fonctions administratives dans une société mongole qui valorise par dessus tout la prouesse guerrière.
J’ai mentionné plus tôt qu’il y avait une touche de Fantasy dans ce livre. Outre les prédictions du devin, il y a une prévalence des esprits dans cette duologie. On y retrouve également la présence du Mandat du Paradis, une flamme colorée que chaque prétendant au titre d’Empereur de Chine est capable d’invoquer à volonté.
Un avertissement avant de commencer sa lecture ?
Cette duologie n’est pas une lecture facile, il y a notamment beaucoup de violences physiques et psychologiques et le ton n’est pas très joyeux. Âmes sensibles s’abstenir donc !
Qu’est ce qui m’a fait aimer ces deux livres ?
Tout d’abord, les personnages. Que ce soient les personnages principaux ou secondaires, je les trouve tous vraiment fascinants dans leur psychologie, rarement unidimensionnelle. Ils sont loin d’être lisses et sont parfois même franchement antipathiques mais c’est cela même qui les rend très réalistes et intéressants à suivre.
Ensuite, les thèmes abordés et la manière dont ils sont traités. L’identité, le genre et la manière dont les normes sociales peuvent impacter ceux-ci sont des thèmes centraux des livres, traités à mon sens avec une grande finesse. On y retrouve aussi un thème prévalent des valeurs morales de chacun et du nombre de compromis qu’on peut réaliser sur celles-ci avant de considérer qu’on a perdu son identité, qu’on est devenu une toute autre personne. Enfin, je connaissais mal cette période de l’Histoire de la Chine (et l’histoire de la Chine en général), et ce livre a été pour moi une bouffée d’air frais et m’a poussé à effectuer des recherches plus approfondies sur cette période historique.
Merci à Fitz pour avoir partagé avec nous ce grand Coup de Cœur !
Je vous rappelle que vous pouvez retrouver nos Coups de Cœur sur notre Instagram et Bluesky.
On se retrouve le mois prochain pour un nouveau Coup de Cœur de la Pierre !