Larguez les amarres !
Chaque mois, un membre de la Pierre de Tear partage avec vous un de ses coups de cœur en lecture.
Aujourd’hui c’est encore au tour de Fitz, Marco et Raz, des fidèles membres de la Pierre de Tear. Ils se confient sur une autre saga de Robin Hobb, “Les Aventuriers de la Mer“

Les Aventuriers de la Mer se situe entre la première et le seconde époque de L’Assassin royal. Paru au début des années 2000 et disponible sous différents formats : roman, bande dessinée , ebook et audiobook.
Les Aventuriers de la Mer est une série de fantasy dans un cadre exotique avec des marchands, des pirates, des vaisseaux magiques et des créatures mystiques. Livre idéal dans un cadre estival, mélangeant Pirates des Caraïbes, One Piece et Manesh. Embarquez vers cette aventure !!!
Mettre les voiles
Une aventure avec de nombreux points de vue tous très différents. Par exemple, il y a Hiémain, jeune prêtre ayant vécu isolé de la société, et forcé désormais de s’y confronter. Malta, la jeune fille gâtée dans une famille en manque de revenus. Ronica, la matriarche qui tente tant bien que mal de gérer à la fois son mari mourant et les finances de la famille. Keffria, la femme au foyer complètement soumise à son mari, qui se rend compte qu’elle a perdu le contrôle de sa vie. Althéa, la sœur de Keffria, qui veut mener une vie plus active au détriment des conventions sociales. Kennit le capitaine pirate, personnage assez antipathique mais étrangement charismatique, et la liste continue …

Mille millions de mille sabords !
Les familles marchandes de Terrilville possèdent tous des vivenefs, étranges navires magiques qui sont capables de parler et ressentir des émotions, accompagnent les Marchands dans l’exercice de leur métier de négociants. Suite au décès du chef de famille, une famille marchande, les Vestrit, vont se déchirer autour de l’épineuse question de l’identité de la personne qui va hériter de Vivacia, la vivenef familiale.
Pendant ce temps-là, Kennit, un capitaine pirate intelligent et ambitieux au passé obscur, commence à devenir de plus en plus réputé dans les Îles des Pirates. Mais la richesse et la renommée ne lui suffisent plus, Kennit en veut plus, toujours plus… S’il peut commander un navire pirate, alors pourquoi pas… une vivenef !
Parler perroquet
“Quand tu t’inquiètes de l’avenir, tu oublies l’instant présent dont tu dois jouir. Celui qui craint ce qui risque d’advenir perd le moment qu’il vit par peur du suivant, qu’il empoisonne par ses préjugés.”
“La vie n’est pas une course pour rétablir le passé. Et on ne doit pas se hâter non plus d’aller au-devant de l’avenir. Observer le changement, c’est ce qui rend la vie intéressante.”
“Il n’est rien de plus destructeur que la pitié, surtout la pitié de soi. Il n’est pas d’épreuve si terrible dans la vie qu’on ne puisse la surmonter.”
“Selon moi, les hommes dénient aux animaux sentiments et pensées pour une simple et unique raison : ainsi, ils ne se sentent pas coupables de ce qu’ils leur infligent.”
“La moitié du mal en ce monde s’accomplit sans que les honnêtes gens interviennent : ils ne font rien de mal. Il ne suffit pas de s’abstenir de faire le mal, Trell. On doit s’efforcer de faire le bien, même quand on ne croit pas au succès.”
“La fatalité fond sur nous. Le temps s’étire, les jours se suivent pesamment, en nous berçant de l’illusion que le désastre redouté va être différé. Puis, brusquement, les jours sombres que nous avons prédits sont sur nous, et l’heure est passée où nous aurions pu éviter le sort funeste. Jusqu’à quel âge faut-il vivre pour tirer les leçons de ses expériences? Nous n’avons pas le temps ; nous n’avons jamais eu le temps. Il se peut que demain n’arrive jamais mais le présent forme une chaîne inexorable, et maintenant est toujours l’unique moment dont nous disposons pour détourner le malheur.”
“Coucher avec quelqu’un, c’est toujours s’engager. Parfois, l’engagement consiste seulement à prétendre des deux côtés que l’acte n’a aucune importance.”
“Tout le monde croit que le courage, c’est affronter la mort sans flancher. Mais tout le monde, ou presque, est capable de cela. Tout le monde, ou presque, est capable de se retenir de crier, le temps de mourir. Le vrai courage, c’est affronter la vie sans flancher. Je ne parle pas des moments où le chemin du bien est rude mais aboutit à la gloire. Je parle de l’ennui, des complications, des inconvénients qu’il y a à faire le bien.” “Demain vous doit la somme de vos jours passés. Rien de plus. “

Hissez ho !
Avis de Marco:
L’Assassin Royal fut pour moi un coup de cœur douloureux pour le héros Fitz, mais ici il s’agit ici d’un vrai coup de cœur affectif pour cette aventure maritime épique, un univers assez rare en littérature. Cette lecture fait suite à ma découverte de la saga de Robin Hobb et elle faisait partie de mes lectures de vacances d’été où elle m’apportait une bonne dose d’évasion. J’ai été plongé directement dans cette intrigue de succession familiale et suivre ces conséquences tragiques a été passionnant.
Alors que dans l’Assassin Royal on ne se contente que d’un seul point de vue, on profite ici de plusieurs points de vues avec des personnages tous aussi bien écrits que dans la première saga. Ce qui signifie donc plus de personnages à apprécier et à détester. J’ai adoré suivre l’évolution de l’attachant Hiémain, un jeune adolescent assez fragile à qui il arrive plein de mésaventures ainsi que de voir sa progression dans ce monde cruel. J’ai aussi aimé voir son contraire, Kennit, ce pirate qui sombre dans la recherche de pouvoir. Ces deux personnages ont un côté ange et démon sur notre épaule et je m’identifie presque à eux. Cette saga permet de suivre une bonne dizaine de personnages et le fait de tourner parmi eux est assez plaisant.
Ce qui me plait dans cette œuvre, c’est son originalité que cela soit dans son univers avec par exemple le Désert de Pluie, la magie en lien avec les bateaux, le développement de ces pléthores de personnages (humain, créatures magiques, bateaux…). Selon moi, je n’ai pas revu d’œuvre similaire.
Avis de Fitz :

J’ai lu deux fois les Aventuriers de la Mer : une première fois dans la suite de ma lecture des deux premières époques de l’Assassin Royal, vers douze-treize ans, puis une deuxième fois plus récemment lors de ma relecture complète du Royaume des Anciens.
Si ma première lecture m’avait laissé globalement une bonne impression, mais très peu de souvenirs précis, c’est ma seconde lecture, en tant qu’adulte, qui m’a vraiment permis d’apprécier dans bien plus de nuances ce que les Aventuriers de la Mer ont à offrir.
Le multi-point de vue permet à Hobb d’explorer plus de thèmes que dans l’Assassin Royal, bien qu’un peu plus en surface. Le patriarcat et comment il nous enferme toutes et tous dans un carcan néfaste dont il est très dur de se libérer, l’influence des traumatismes subis par une personne sur leurs actes futurs, l’esclavage et ses conséquences sur une société, ne sont quelques uns des thèmes forts portés par Robin Hobb dans ces livres.
La richesse et la complexité apportée par la dizaine de points de vue des Aventuriers de la Mer m’a tout de suite conquis. Difficile de trouver un point de vue que je n’aime pas, même si je dois confesser une petite préférence pour Hiémain et Malta. Hiémain est un personnage très empathique et en même temps très déconnecté du monde réel au début de son parcours, je résonne bien avec lui. Malta quant à elle… c’est un personnage très clivant, mais j’aime beaucoup son évolution dans les Aventuriers de la Mer ! Et puis il y a les vivenefs… ces bateaux vivants, à la figure de proue animée et parlante sont sans contestation possible un des éléments les plus uniques de l’univers qu’a créé Robin Hobb, et probablement même que j’ai pu rencontrer dans mes lectures.
Globalement, j’adore les Aventuriers de la Mer, même si j’avoue que j’ai une préférence pour la Deuxième Epoque de l’Assassin Royal chez Robin Hobb.
Avis de Raz :
Je venais tout juste de terminer Musashi. Deux tomes remplis de quêtes intérieures. J’ai été marqué par ce mélange de solitude et d’honneur. Côté imaginaires, mon socle, c’était One Piece pour l’aventure et l’équipage, Berserk pour la fracture, Suikoden pour la destinée, Vagabond pour l’honneur. Des univers très différents, mais tous traversés par la même chose, la loyauté forgée dans l’épreuve, les liens plus forts que les victoires, et ces personnages marqués, chacun à sa façon, comme des cicatrices vivantes. J’étais à un moment de ma vie où j’avais soif de récits forts,
Alors, quand j’ai découvert Les Aventuriers de la Mer, j’ai senti quelque chose de nouveau. On ne suivait plus un seul personnage, comme Fitz dans L’Assassin Royal, mais une pluralité, ce n’était pas un roman d’apprentissage, ni une grande épopée héroïque. C’était différent. Une galerie de personnages imparfaits, parfois insupportables, souvent bouleversants, mais profondément humains qu’on apprend à aimer.
J’ai été surpris d’aimer autant des personnages que je ne comprenais pas au début. Et c’est, je crois, la grande force de cette série : elle nous apprend à voir au-delà des apparences, à dépasser nos premières impressions, et surtout à ne pas juger une personne à sa “couverture”.
Robin Hobb a cette capacité rare à transmettre des émotions. À un moment, je n’étais plus un simple lecteur, je vivais avec eux, j’étais mêlé à leurs décisions, leurs échecs, leurs déceptions.
Pour conclure, c’est un récit qui parle de rêve, d’héritage, de liberté, mais surtout de transformation. J’y ai retrouvé mes obsessions, les choix qu’on porte seul, les liens qu’on tente de préserver malgré les tempêtes. J’ai découvert cette trilogie à un moment de grand questionnement dans ma vie (je m’identifiais beaucoup à Althea). Je pense que c’est aussi pour cette raison qu’elle m’a autant touché.
J’ai grandi avec L’Assassin Royal, mais j’ai mué avec Les Aventuriers de la Mer.

Merci à vous messieurs pour avoir partagé avec nous ce grand Coup de Cœur !
Je vous rappelle que vous pouvez retrouver nos Coups de Cœur sur notre Instagram et Bluesky.
On se retrouve le mois prochain pour un nouveau Coup de Cœur !