Rétrospective sur la Roue du Temps (partie 7) – A Memory of Light : Perrin et Egwene

Accueil » Brandon Sanderson » Blog BS

En Octobre 2013, Brandon Sanderson a commencé sur son blog une série d’articles dans lesquels il revenait sur son expérience en tant que successeur de Robert Jordan pour l’écriture de la Roue du Temps. Voici le septième article, en français. Merci à Demiandre pour la traduction !

Retrouvez l’article original ici, publié le 30 octobre 2013 : https://www.brandonsanderson.com/the-wheel-of-time-retrospective-a-memory-of-light-perrin-and-egwene/

A Memory of Light : Perrin et Egwene

Perrin

Lorsque je me suis attaqué à l’écriture de ce livre, je venais de finir Towers of Midnight et dans un esprit très “Perrin est génial”. Je voulais continuer d’écrire sur Perrin, et c’est donc par sa séquence que j’ai commencé. ça a marché, dans une certaine mesure. J’aime les passage de Perrin dans ce livre. Toutefois, au final – et après avoir terminé d’autres points de vue -, nous avons trouvé qu’il y avait trop de lui. Coupé les séquences où Perrin voyage dans les Voies pour fermer la Porte de Caemlyn de l’intérieur était une méthode possible pour résoudre le problème. J’ai abandonné cette idée parce que Harriet estimait que j’étais allé trop loin en ramenant au premier plan des thèmes précédemment abordé dans la série, des thèmes qu’il valait mieux laisser de côté pour que l’on puisse se concentrer sur la Dernière Bataille. (De plus, Maria pensait que ma description des Voies ne convenant tout simplement pas à l’histoire.)

C’était une séquence de 17 000 mots (qui se finissait avec les Les ogiers venant à la rescousse de Perrin et des siens contre le Vent Noir, le repoussant avec leur chant). J’aime cette séquence, mais tout comme celle avec Bao (la scène coupée “River of Souls” – La Rivière des Âmes – inclue dans l’anthologie “Sans retenue”), elle n’était pas pertinente. On ne pouvait l’inclure dans le livre pour de nombreuses raison et de fait, nous l’avons abandonnée.

Quoi qu’il en soit, Perrin a fini comme je le souhaitais. De nombreux fans ont été surpris que je le mette hors combat pendant une grande partie de la Dernière Partie, mais j’estimais que c’était pour le mieux. Les armées au combat étaient le moment de gloire de Mat, et l’objectif de Perrin était de rejoindre Rand pour le protéger dans le Rêve du Loup. Il y avait tant d’autre chose en cours, j’ai décidé de l’exclure d’une bonne partie de la bataille – et je suis satisfait du résultat. Cela donnait un impact plus réel à son combat contre Slayer, où Perrin en ressort blessé.

Egwene

Trois aspects se sont révélés des défis pendant l’écriture de ce dernier livre. Le premier était de savoir comment utiliser Rand pendant le combat contre le Dark One, de façon à ce que soit intéressant, visuel et puissant. Le second était de planifier les stratégie d’une bataille à grande échelle. Le dernier concernait Egwene.

Dans ses notes, Robert Jordan était très précis : Rand Egwene devaient en arriver à se battre pour la direction de la Dernière Bataille. Il souhaitait une grande alliance des armées contre Rand, dont les décisions étaient jugée trop radicale, trop dangereuses pour être autorisées. Moiraine devait constituer la force nécessaire pour les réunir, unifier les armées de la lumière, de façon à bien mettre en évidence son importance – et dans le même temps, montrer combien son sauvetage avant la Dernière Bataille par Mat était primordial. (Il y avait de nombreuses instructions sur ce que Moiraine devait dire, et quelques bons écrits sur la rencontre aux Champs de Merrilor.)

La difficulté me revenait d’amener de façon réaliste Rand et Egwene au point où le lecteur croirait qu’ils se battraient – ou au moins croire qu’ils iraient à la Dernière Bataille chacun de leur côté, sans cohésion – sans l’intervention de Moiraine. C’était difficile. The Gathering Storm s’étant terminée sur une note si brillante d’Egwene, je me suis vraiment creusé la tête pour déterminer comment, au travers de Towers of Midnight et A Memory of Light, j’allais pouvoir l’amener à contrer Rand sans pour autant que les lecteurs n’en viennent à detester la lire. J’ai eu le sentiment que ce qu’elle faisait était très réaliste, en accord avec ce qu’elle était, mais je savais que les décisions qu’elle aurait à prendre agaceraient certains lecteurs.

J’ai fini par comprendre que la meilleure façon de procéder était de les laisser être agacés. C’est cette même force qui a fait briller Egwene dans The Gathering Storm qui l’a amené à diriger les Aes Sedai – un titre qu’elle a véritablement gagné. La volonté des Aes Sedai en conflit avec le reste du monde est un thème majeur de la Roue du Temps, et vous pourrez dire tout ce que vous voudrez, c’est un thème consistent, persistent – tout comme les personnages. Egwene était à la tête. Oui, je voulais que l’on puisse s’identifier à elle, mais je voulais également rendre clair le fait qu’elle est Aes Sedai, et il était donc hors de question pour elle de laisser quelqu’un d’autre décider comment gérer la Dernière Bataille.

Laisser un commentaire